jeudi 21 janvier 2010

semaine du 5 septembre 2009 : Huancayo

Cette semaine fut dédiée à Huancayo : notre première jungle et notre premier sommet

http://picasaweb.google.com/julien.breton2/Huancayo3200#

petite anecdote avant le récit :

Je rentre à la maison et là apocalypse de plomberie. J’explique :

1) On appelle le plombier parce que le robinet de la douche goutte quand on l’utilise

2) En réparant ce dernier, les deux autres robinets de la douche qui ne fonctionnent pas fuient.

3) En revenant pour les réparer, le plombier fait péter une canalisation à l’intérieur du mur en béton.

4) Pourquoi me direz-vous ? là il s’est passé plusieurs trucs en même temps : il fait péter la canalisation, les wcs se mettent à fuir, le lavabo se met à fuir, la douche fuit toujours et un autre truc qui fuyait pas se met à fuir.

5) Le plombier n’a pas les outils pour réparer la canalisation dans le mur en béton. Il prend donc une grosse clef à molette et son tournevis et commence à attaquer le mur en béton avec son tournevis qu’il casse, comme de bien entendu.

6) Sur ce julien reviens de la laverie, et constate l’échec. Le mur complètement imbibé dégoulinant sur les prises électriques branchées. La moquette trempée sur le quart de l’appart, et le plombier navré avec deux morceaux de tournevis dans la main. « oh mais je ne sais pas ce qu’il se passe, j’ai pas les outils bouhouhou »

7) Le gardien, habitant au dessus, avait refusé d’éteindre l’eau, ce con. Donc là, julien pose le linge, range le matériel électronique, serein, et monte voir le gardien pour lui dire bonjour puis le ramener par la peau des testicules apprécier l’étendue de sa connerie. Celui-ci apprécie comme il se doit et remonte prestement éteindre l’eau pour ensuite prestement détruire le mur au marteau et au burin.

8) La fuite originale, qui n’est pas si terrible finalement, coule toujours. On a un mur en carton moisi.

Bon ensuite on est parti pour Huancayo 3200 m d’altitude, chef lieu du département Junin à la frontière entre la selva (jungle) et la cordillère des Andes. (juste après l'incident).

Huancayo, ou comment j’ai découvert que je suis intolérant à la cocaïne (comme lactose intolerant mais cocaïne intolerant).

On est arrivé à 6h du mat les mains dans les poches akrich kroch gravé dans la roche. La ville était encore endormie mais on devait trouver un hôtel et un tour touristique pour visiter la région sur les trois jours qu’on s’était donné. On visite les hôtels les plus miteux ever avant d’en trouver un à peu près correct (avec spa intégré !). On commence donc à négocier. Julien fais le good guy et moi le bad guy. « Écoute, ce que tu dois comprendre c’est qu’on va être 6, c’est vraiment plus intéressant pour toi de nous faire un prix plus raisonnable que ça pour la chambre ». Mais bon le truc du bad guy ça marche mieux quand on est barbu je pense. Le mec était plein de bonne volonté mais il pouvait pas baisser plus qu’un certain seuil qui était encore trop haut. Bref negociation fail. On va chercher un autre hôtel. Sur celui-ci le mec à l’accueil négocie tout seul le prix donc c’était pratique. On se trouve une chambre à 15 sols (4€) la nuit. Avec vue sur le marché. Hôtel c’est fait : on passe donc au tour touristique. On trouve cash le meilleur guide de la ville, coup de pot. Bref le mec nous propose un truc par jour avec awesomeness en crescendo. On fait pas le truc du premier jour qui se résumait à visiter un élevage de truite et un truc d’orfèvrerie d’argent. Et nous prenons son contact pour faire les deux autres trucs.

La suite de la journée c’est : visite du mercado : achat de feuilles de coca : conso de quelques feuilles : visite d’un lac : ramage sur le lac : gros coup de barre : retour sur la terre ferme : trouvage d’un coin tranquille : dodo : il pleut sur nos têtes : le ciel n’est plus bleu : bougeage vers Huancayo : tuc tuc à 7 alors qu’il y a 3 places : confirmation du programme du lendemain avec Alfredo :couchés à 8h comme des loques épuisés par l’altitude.

Le lendemain réveil à 5h, épuisés. Les péruviens avaient décidés de regarder la télé de l’hôtel toute la nuit. Nous empêchant par la même occasion un repos bien mérité. On retrouve notre ami Alfredo, guide, au point prévu pour aller pick up les science po (jennifer, Lola, Sonia, et Flo) au bus, ils avaient cours le jeudi donc ils sont arrivés un jour plus tard. Direction : la selva (jungle) à 500 mètres d’altitude. Ils ne devraient donc pas trop souffrir de la différence avec Lima (qui est à 0). J’ai un peu du mal à le raconter, c’était juste trop bien. cf photos et statuts facebook pour ceux qui ont.

Résumé quand même : cascades, douche sous cascade de 20 mètres de haut, corruption 1 : 50 sols, visite d’une tribu indienne avec un tambour qui faisait un bruit de drums and bass et qui avait plus d’échoppes pour touristes que de huttes, visite d’une fabrique de café, corruption 2 : 100 sols.

On rentre de cette journée trop bien, et en retournant à Huancayo je me sens super mal, genre comme un lendemain de cuite sauf que j’ai pas bu. J’ai la gerbe, mal au ventre, à la tête, horrible. On va au resto, mais l’odeur de poulet grillé m’achève et j’essaye de me faire vomir aux toilettes (style saw, toujours). Impossible. Bref je suis vraiment mal, j’arrive pas à marcher. Au milieu de la nuit je me lèverai pour enfin vomir, je pourrais reconnaitre toute la nourriture ingurgitée depuis les dernières 24h. Inquiétant…

Le lendemain on se réveille tous plus ou moins frais. Moi c’est plutôt moins. Je n’arrive pas à manger quoi que ce soit et je sais qu’aujourd’hui il est prévu de monter à 5100 mètres d’altitude ce qui parait compliqué le ventre vide.

Compliqué, mais faisable.

J’ai des courbatures, non pas de la journée dans la jungle d’hier, mais de m’être tordu de douleur pendant la nuit. J’ai rarement eu aussi mal et je ne sais toujours pas à quoi c’est du. On monte dans le combi qui va nous amener à 4000 mètres (oui oui, un bus Toyota qui va faire du tout terrain) et tout le monde bouffe son p’tit dej sauf moi. On s’arrête à un p’tit magasin pour acheter des trucs pour lutter contre le mal de l’altitude ou je sais pas quoi, j’étais pas au top. Julien me tends une bouteille, « tiens c’est du jus de sucre de canne, c’est bon pour ton ventre». Je saisi donc la bouteille, la débouche en bois une grande rasade avant de me rendre compte dans une magnifique grimace que ce n’était finalement que du rhum artisanal très probablement à plus que 40°. J’aimerai pouvoir dire à quel point j’ai souffert de cette trahison (julien me dis qu’il ne savait pas : enfoiré). J’ai pris tellement cher que j’ai cru que j’allais juste m’évanouir sur le champ. Mais en fait non j’ai juste fait rire tout le monde comme d’hab donc tout va bien. On arrive en haut après une route cahoteuse et aussi un peu périlleuse vu que le véhicule était pas vraiment beaucoup tout terrain. Arrivés en haut on a déjà du mal à respirer. Nous ne sommes pourtant qu’à 4000 mètres d’altitude.

La montée commence par un col, normal. Nous faisons des pauses (et des poses) tous les 50 mètres. Je suis tellement die que j’ai pas pris de photos c’est pour ça que je vais faire l’effort de raconter cette journée. Il est extrêmement difficile de respirer correctement, ça demande un effort de concentration, et les cœurs battent la chamade style hardtech. Je m’aperçois que mon estomac vide et le fait aussi que je ne porte pas de sac m’aident pas mal. Je ne souffre pas plus que les autres visiblement (à part julien qui est un raider dont l’estomac supporte les feuilles de coca). On arrive en haut du col et j’ai envie de dormir donc je m’allonge, mais le guide me dit que je vais me faire taper par le dieu de la montagne si je dors en haut du col. Donc ben j’arrête et j’enterre une feuille de coca pour faire un vœu. Je souhaite arriver à manger pour avoir les forces de continuer. Je mange ensuite une pomme, je n’ai pas faim du tout et je me force. J’ai l’impression d’avoir attrapé l’anorexie, c’est nul. Donc la rando continue. En m’efforçant de mettre un pied devant l’autre et en pensant au fait que finalement le noyer pousse j’arrive à m’en tirer à peu près. A un moment je prends une feuille de coca, et son gout dégueu me donne la gerbe, à noter que c’est supposé soulager l’estomac et donner des forces (sur une feuille il y a une concentration de 0.2% de cocaïne). Youpi. Maintenant à chaque fois que j’expire ça sent l’œuf pourri. Arrivé au glacier je fais le kéké quelques minutes pour les photos, puis je me mets en position fœtale, comme il se doit lorsque l’on souffre. Puis je vomi la pomme, puis je vomi du rien. C’était très bien. Le dieu de la montagne a pas aimé que je m’allonge apparemment.

Ne me demandez pas comment j’ai réussi à terminer cette rando en un seul morceau. De toute façon tout le monde sauf julien a morflé. Entre Flo qui était en baskets, Sonia qui était en doc martins et qui avait elle aussi la gerbe, Jennifer pour qui le noyer ne poussait pas, et Lola qui avait mal à la tête. Cette rando était une hécatombe. Pourtant on a fait que 1000+ mètres de dénivelés me direz-vous. Certes mais entre aller de 2000 à 3000 dans les alpes et de 4000 à 5000 il y a une petite différence qui a son importance niveau oxygène entre autre (et puis on est des branquignols faut le dire, 0 entrainement, équipement pas du tout adapté à part moi et julien, et avaries physiologiques sévères).

De retour à Huancayo je commençais à aller un peu mieux. Les filles me donnaient toutes des médocs différents mais au final le cocktail a plutôt bien marché. Au final c’est Sonia qui allait le plus mal et on est allé au spa et au resto sans elle. Ce périple se fini sur un retour sans encombre à Lima et une journée glandage qui fait du bien.


Nico

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