vendredi 22 janvier 2010

14 décembre 2009 : trip surprise en Bolivie

Suite de san pedro de atacama

les photos de Bolivie:

https://picasaweb.google.com/julien.breton2/Bolivia#

12/12 :

Nous retrouvons le mec de l’agence à l’heure prévue devant ses locaux et partons ponctuellement. On fait nos VISA boliviens et ça passe sans accroches. Nous voyagerons durant ces 4 jours avec un couple d’anglais (Sean et Charlotte) et un couple d’allemands (Mike et Violette ou un truc comme ça). Bref tous très sympa. On emprunte donc en bus la route vers la frontière bolivienne, une route d’ailleurs magnifique au petit matin avec des vallons dessinant de grandes lignes droites dans le paysage. Le sol est jaune vif dû aux herbes, et le ciel bleu pur. Le ciel Chilien est d’ailleurs réputé pour être le plus pur du monde, ce qui explique certainement la présence du VLT (very large telescope) quelque part dans le pays. Nous sommes surpris par l’excellent état de la route qui est aussi celle qui mène à la frontière argentine. Bien entendu, nous déchanterons bien vite lorsque nous la quitterons pour se diriger vers la frontière bolivienne. L’utilité du 4x4 se fait de plus en plus sentir tandis que nous jetons de derniers coups d’œil vers le volcan Licancagua (ou un truc comme ça) qui domine l’horizon. Je fais ce que je veux avec mes temps, c’est moi qui narre. Passé la frontière on rencontre d’autres touristes qui font la route inverses et qui reviennent du trip, les regards encore embués de leurs songes. Ils sont décalqués mais souriants. De bons augures pour la suite. Je rencontre à ce moment un gallois qui remarqua ma casquette Toronto Mapple Leafs et qui m’avoue avoir vécu 8 ans à Toronto. Un type vraiment sympa comme le sont la plupart des canadiens. On prend le petit déj’ durant lequel Julien et moi prenons soin de nous goinfrer comme les clochards que nous sommes. Puis nous faisons connaissance de Noël, notre chauffeur bolivien. Un type sympa, débrouillard et souriant.

Le poste frontière Bolivie - Chili (et inversement)

Nous partons enfin vers 9h30-10h dans un 4x4 Toyota rouge de 1994 (full mécanique et donc plus facile à réparer). Notre premier arrêt sera la Laguna blanca. Lac d’eau transparente qui permet de voir les roches blanches volcaniques qui en tapissent le fond. Elles sont similaires à celles que l’on peut retrouver dans l’architecture d’Arequipa au Pérou. Nous en profitons pour observer des flamants roses un peu plus roses ainsi que des oies ou des canards peut être, (je suis pas ornithologue). Les paysages sont à couper le souffle. D’ailleurs ça me fait penser que j’ai super mal au coude à cause de la chute d’hier, lever le bras me fait mal : inquiétant. Suffit de serrer les dents dans les cahots et ça passe. Donc oui, les montagnes sont magnifiques, faut le voir avec la lumière naturelle qui émane de ce ciel juste incroyable.

La Laguna Verde
(pour l'échelle, les gens en bas à gauche, et le volcan en face - Licacanbur - culmine à 6000m)

Nous prenons quelques photos puis enchainons avec la Laguna verde. Lac d’acide sulfurique sans aucune vie à cause du souffre présent en grande abondance dans les sous sols. Son nom vient du fait que le lac tire des reflets verts émeraude lorsqu’une risée passe dessus. J’ai peur de me répéter mais bon tant pis : c’est vachement beau. En fait sur place nous ne disions rien et avions tous le regard tourné vers le paysage, l’air pensif. Nos visages tournés tantôt vers le lac, tantôt vers le ciel, laissant le vent faire la conversation. C’est au moins aussi beau que ça. Une fois réveillés, nous mitraillons autant que possible puis reprenons la route sur de la pop anglaise émanant de l’Ipod de Sean.

Les membres de notre petit groupe traversant le désert de Dahli



La prochaine destination est le désert de Dahli, vous vous doutez bien que je ne me souviens pas de son vrai nom quechua, ma mémoire des noms ayant tendance à puer du cul. En gros c’est un désert de sable où l’érosion due au vent a découvert plein de pierres qui parsèment le fond du paysage. Nous profitons de cette halte pour s’entrainer à jouer avec l’erreur de parallaxe en vue des salars d’Uyuni où il est possible de faire de grandes choses sans l’aide de Photoshop. Le désert de Dahli c’est exactement comme ça que je m’imaginais le désert d’Atacama BTW.

Nous enchainons ensuite notre voyage et arrivons aux termes de chaipasquoi. Bref des eaux thermales dans lesquelles je ne me suis pas baigné puisqu’il était interdit d’y jeter du détergent et aussi parce que mes coups de soleil me brulent déjà assez comme ça. Donc je regarde tout le monde se baigner dans une eau plus chaude que celle des thermes d’hier. Bizarrement personne n’a l’air d’avoir froid en sortant malgré le vent. Le paysage des thermes me rappelle celui des marées basses de Normandie, je crois que la France me manque malgré tout après tout ce temps. Aux thermes, nous croisons deux cyclistes venant de la Colombie et comptant aller jusqu’en Patagonie. Ils étaient partis il y a 3 mois. C’est une aventure que j’aimerai beaucoup faire, je veux dire quand je saurai faire du vélo.

Nous poursuivons avec une attraction sur laquelle j’avais mis beaucoup d’attentes : les geysers de la mort qui tue. Vu que j’ai jamais vu de geysers je me suis dis que ça serait sympa. Trêve de suspense vous avez compris que j’ai été déçu. Les geysers étaient en fait de la boue qui faisait des bulles et qui puait l’œuf à cause du souffre (quand ça pue c’est pas mortel nous rappela le guide). Nous y restons très peu de temps.

La Laguna Colorada - et deux flamands roses

Le dernier coin à visiter de la journée est la fameuse Laguna colorada, lac dont l’eau est colorée en rouge par des algues microscopiques dont le nom, vous vous en doutez, m’échappe. (certainement d’ailleurs parce qu’on ne me l’a pas dit). Bref je ne connaissais pas, et la vue qui s’offre à nous est encore une fois incroyable. Vous devez vous lasser derrière votre écran, mais ça va crescendo au fur et à mesure de la journée, et ça c’est vraiment un beau bouquet final. Le problème c’est que j’ai épuisé mon vocabulaire du beau là, donc je vais utiliser celui du moche et vous aurez qu’à vous dire que c’est l’inverse. La Laguna colorada donc c’est une morne plaine inintéressante dont l’horrible vision du lac purulent rouge sang évoque les miasmes nauséabonds des menstruations paradoxales d’une octogénaire ménopausée. Le ciel d’un bleuâtre monotone ne ressemble à rien et n’a aucune profondeur, d’ailleurs aucune raison de s’attarder dessus. Quand aux montagnes, ben c’est des gros cailloux gris banals, je vois pas pourquoi j’en ferai tout un fromage. Le tout donne du rouge, du gris et du bleu : comme un t-shirt de geek délavé et plein de gras... Coïncidence ? I think not. De temps en temps on peut y croiser des alpacas, des sortes de moutons croisés avec des ânes qui ont des têtes à claques et qui communiquent en vomissant. Bref vous avez compris, c’est magnifique.

Des Alpacas (qui ne vomissaient pas, mais c'est parce qu'ils ne communiquaient pas)


Il est 14h quand nous arrivons à l’hôtel qui a une vue sur le site. Nous mangeons un plat qui ressemble à des knackies + purée, et j’ai suffisamment faim pour faire honte à Julien et tout finir comme un sans gêne. Nous soufflons un peu ensuite avant d’aller voir le lac de l’autre côté d’une colline (c’est un grand lac), prenons des photos sous tous les angles possibles puis partons de l’autre côté, derrière l’hôtel, pour observer le coucher de soleil (il est 18h, j’ai fais court). Durant cette petite expédition avec les allemands et les anglais, nous traversons un canyon stylée puis escaladons une petite colline afin d’avoir un bon angle de vue pour le coucher de soleil. Durant l’escalade nous nous séparons de nos compères qui grimpent moins vite. Arrivés en haut, vous vous en doutez, c’est beau. On remarque au loin des nuages *gasp* annonciateurs de pluie et nos approximations de géomètres en carton estiment qu’ils sont au-dessus des salars de Uyuni, chouette. Bon je passe sur le coucher de soleil qui est beau comme un coucher de soleil bolivien incluant les couleurs irréelles fournies avec le package, au bout d’un moment ça en deviendrais presque blasant... Nan je rigole.

Nico se baguenaudant dans le désert de l'altiplano, Laguna Colorada en background

L'altiplano au coucher du soleil

Nico rentrant au gîte

The Man


Donc on rentre pour 19h00 parce que le guide avait été bien clair qu’il fallait rentrer avant 20h pour bouffer, et puis de toute façon il commençait à cailler comme il faut. Donc on arrive à l’hôtel, et suspense : Charlotte et Sean ne reviennent pas. Au bout d’un moment on se décide à bouger notre cul et à aller les chercher mais bien entendu la nuit est déjà tombée depuis longtemps. Nous errons donc d’hôtel en hôtel afin d’alerter les gens, qui se mettent à paniquer comme prévu, tous près à aider. Remarque dans l’histoire, la première personne à qui j’en ai parlé (en espagnol), me fait savoir par signes qu’il ne comprend pas. Je lui répète en anglais et il me sort un franglais de cuisine montrant qu’il ne parle pas anglais non plus. Je comprends alors qu’il est français. NB à tous les anglophobes : ne voyagez pas seuls si vous ne savez pas parler ni l’idiome local ni l’anglais… ça coule de source ! Enfin bref en quelques minutes tous les hôtels sont sens dessus dessous et les 4x4 commencent à partir à la recherche des infortunés anglais. Sur le chemin du retour je croise la route de Sean qui revenait tranquillement à l’hôtel, celui-ci m’interroge sur tout ce brouhaha et je suis contraint de lui expliquer qu’on les cherche. Il me signale qu’on devait rentrer à 20h et qu’il est justement 20h. Alerte pour rien, nous allons donc manger. Mais Julien était lui aussi parti à la recherche des anglais. Il était dans le canyon loin du campement et Sean, coupable malgré lui, voulu partir à sa recherche malgré mes futiles arguments sur l’inutilité de l’opération et la bouffe qui n’attendrai pas. Bref je mangeai donc avec les filles, l’allemand et l’anglais étant partis à la recherche de Julien qui n’en attendaient pas autant. C’est le ventre déjà repu que je les vis revenir bredouille alors que Julien était bien entendu déjà revenu depuis quelques minutes. Tant de bruits (et de lignes) pour rien.

Le soir nous nous prîmes à observer les étoiles, apparemment on pouvait voir les deux plus proches galaxies ainsi que la voie lactée mais en ce qui me concerne, enfin moi et ma myopie, c’était des brouillards flous et brillant. J’ai quand même aperçu une étoile filante, et apparemment il y aurait une pluie de météores le jour suivant selon Sean. Au loin, au-dessus des salars d’Uyuni, un orage éclate. Les éclairs sont impressionnants et très lumineux et nous ne rentrons qu’au moment de s’apercevoir qu’il fait très froid. Les filles vont se coucher tandis qu’on reste devant le poêle pour réchauffer nos vieux os et se conter nos aventures respectives avec une voix faussement vieillie histoire de faire baroudeur. Nous stockons nos chaussures dans une chambre vide afin de ne pas mourir asphyxiés pendant la nuit puis allons nous coucher. Surprise, les matelas sont recouverts d’un film plastique pour ne pas les abimer, donc c’est sympa ça fait BEAUCOUP de bruit à chaque fois qu’on bouge, et Dieu sait que je bouge énormément quand je dors.

13/12 :

La fraicheur de l’aube nous réveille malgré nous et nous force à nous vêtir chaudement prestement en hyperventilant bruyamment. Toilette rapide à l’eau froide puis on enchaine sur un petit déjeuner Deluxe. Pancakes, thé, café, chocolat chaud, lait, toutes sortes de condiments dont du dulce de leche argentin (c’est bon). Nous partons ensuite, conduit par un Noël plus à la masse que jamais, pour le deuxième jour du road trip durant lequel on fera surtout de la route. L’objectif est d’arriver en fin d’aprem devant les salars et de dormir dans un hôtel de sel. Nous partons très tôt afin d’arriver dans les premiers à l’arbol de Piedra qui est un monument rocheux extraordinaire.

Arbol de Piedra


C’est toujours le même principe de l’érosion, mais le fait que ce bloc de pierre tienne debout semble difficile à admettre. Quelles sont les probabilités pour qu’une telle formation tienne debout naturellement ! Le site est donc magnifique, mais il y a beaucoup d’autres touristes et c’est mal parce qu’on n’aime pas partager. Les chauffeurs boliviens restent entre eux et parlent un patois que ni Julien et moi n’arrivons à comprendre. Nous partons après avoir escaladé comme si l’on était à la forêt de Fontainebleau pour enfin repartir.

Nico, Charlotte, Sean, & Julien

Nous nous arrêtons à un lac dont l’eau est jaunâtre à cause du souffre probablement, mais plein de vie, dont des flamants roses et des mouettes et d’autres trucs avec des nageoires probablement. Au rythme de l’Ipod de Julien, nous continuerons notre route sans s’intéresser plus que ça aux magnifiques lacs des altiplanos boliviens. On avait déjà les photos. Nous croisons un cycliste, seul cette fois, qui était parti du Venezuela et allait jusqu’à San Pedro de Atacama, son calvaire semblait arriver à sa fin mais il peinait horriblement dans le sable mou et nous avions pitié de lui du haut de notre tout-terrain qui progressait aisément dans ce paysage hostile (bicyclettement parlant). L’Ipod de Ju passe enfin du metal, et je suis comme par hasard le seul à en profiter. Il enchaîne ensuite sur Infinity ce qui ne m’empêchera pas de headbanger comme si c’était du brutal death.

Pour déjeuner, nous nous arrêtons dans une sorte de coulée de lave séchée qui donne l’impression d’être dans un bain de mousse marron géant, les blocs de lave ressemblant à des bulles. C’est un paysage auquel nous ne nous attendions pas et qui nous émerveille. Certains massifs ont la forme de la vague de Quicksilver et il est possible de s’installer dessous pour être à l’ombre. Nous mangeons rapidement puis repartons après avoir pris les photos d’usage. Nous reprenons la route en visant un gros nuage dont le nom m’échappe une fois de plus. Au bout d’un moment le chauffeur point son doigt dans une direction et présente les salars d’Uyuni, avec la distance tout ce que nous voyons est un mirage gigantesque. On a l’impression d’avoir remonté le temps 40000 ans en arrière lorsqu’il y avait encore un lac à la place du désert de sel. L’étendue du mirage est gigantesque.

Lire dessous pour comprendre

Nous faisons une pause à St Juan, petit village complètement désert vu qu’on était dimanche, où Ju finira par trouver un magasin ouvert pour acheter des lunettes de soleil tandis que j’observerai avec amusement des lamas former leurs équipes sur le terrain de foot du village. Puis, ayant hâte d’arriver à destination, nous sautons dans la voiture et essayons de repartir. Malheureusement, le vieux 4x4, toujours avide de facéties, décida que la clef ne pourrait plus tourner dans la serrure pour démarrer (excusez du vocabulaire). Notre chauffeur étant bolivien, il décida de ne pas se laisser faire, et entrepris de faire quand même tourner la clef à l’aide d’une pince. La clef se vrilla comme prévu et le départ semblait de plus en plus compromis. Tout le monde me regardait parce que je suis censé être un ingénieur en systèmes embarqués, mais bon sans un minimum de documentation je n’aurai pas vraiment pu aider. D’autres chauffeurs vinrent pour aider. Ils se contentèrent peu après de regarder et l’un d’entre eux récolta un joli ya viaja (littéralement : c’est bon voyage, comprendre : vas y dégage). Par chance, le Toyota était un modèle de 1994 entièrement mécanique, notre chauffeur pouvait donc la démarrer comme dans les films en bidouillant les fils sous le volant et nous pûmes enfin reprendre la route peu après.

Bolivian Style : hack your own car!

(A la bolivienne : volez votre voiture!)


Nous arrivons peu après à l’hôtel de sel, qui fait face aux salars d’Uyuni. Le chauffeur nous explique qu’ils ont été détériorés par la pluie d’hier mais qu’il y a des coins secs vers le milieu. Nous nous engouffrons dans l’hôtel et prenons place dans nos chambres, où tout est fait de sel : les murs, le sol, les lits, tout ce qui ne touche pas à l’eau est en sel. Je vais prendre une douche dans une salle de bain old school (c'est-à-dire avec du carrelage et des parpaings), puis nous partons avec Ju derrière l’hôtel pour aller voir l’impressionnante forêt de cactus qui domine le paysage lunaire des salars.

1m tous les 100 ans

Prenant soin de prélever des cures dents pour le soir, nous prenons le temps d’observer le coucher de soleil puis allons manger. Nous retrouvons nos compagnons de voyage à table, l’allemand à acheté une bouteille de vin chilien qui donne fort à faire au vin de table bolivien à propos duquel je préfère taire tout commentaire (sinon que j’ai vomi un peu dans ma bouche). Le menu est à base de flamant rose, et c’est de la bonne volaille surtout accompagné de l’excellent vin chilien.

J’entreprends ensuite d’apprendre à tout le monde à jouer à la bataille corse, ce que je ne ferai pas pour vous, zavez qu’à googler. Bref toujours est il qu’on s’est liés d’amitié et ça c’est une des richesses de ce genre de voyages. Bon au bout d’un moment ils se sont lassés de mes répétitives victoires ils allèrent vite se coucher et je pris le temps d’exploser des gens d’une autre table au poker avant d’aller moi-même m’effondrer peu après, épuisé.

14/12 :

Nous avions prévu de nous lever très tôt le matin pour pouvoir d’une part observer le levé de soleil et d’autre part ne pas être dérangés par les autres touristes sur le site. Nous y étions enfin : nous étions aux salars d’Uyuni, merveille naturelle du monde, vestiges salés d’un lac évaporé il y a plus de 40 000 ans, et la plus grosse réserve de lithium au monde (1/3 des réserves mondiales) dont l’exploitation est freinée pour le moment par le gouvernement bolivien. Si vous savez lire entre les lignes vous comprendrez qu’il faut vite se dépêcher pour profiter de cette étendue grande comme la seine et marne avant qu’elle soit complètement industrialisée au profit des besoins du monde grandissant de l’électronique. Bref j’ai perdu le fil… Ah oui, nous nous sommes levés tôt, mais une heure trop tôt en fait, décalage horaire entre le Chili et la Bolivie de 1h. Donc nous étions prêts à 3h du mat au lieu de 4h. Take that motherfucker. Pardon. On en profite pour aller voir la fin de la supposée pluie de météores et observons quelques étoiles filantes. C’était joli, j’ai complètement oublié de faire un vœu par contre, si ça intéresse quelqu’un je veux dire. Nous pouvons voir un magnifique croissant de lune, et le ciel est tellement net que nous pouvons en fait voir la lune entière. Certainement du à la réflexion du soleil sur la Terre ou un phénomène du genre. Le chauffeur décide enfin de se lever, et nous partons peu après non sans oublier de petit déjeuner comme il se doit.

Les salars roses, au lever du soleil.

S’offre à nous le plus beau levé de soleil que j’ai jamais vu, la lumière se réfractant dans les nuages la dégrade en moult couleurs chamarrées et resplendissantes sur l’écran blanc des salars tandis que le soleil fait timidement son apparition. C’est vraiment le clou du spectacle, et quel clou ! C’est incroyable et je peine à trouver les mots pour exprimer ce que j’ai ressenti en voyant ce plan tout droit sorti d’un roman de SF. Ce que nous avons devant les yeux ne me rappelle rien que j’ai pu observer auparavant, c’est du tout neuf, et c’est vraiment extraordinaire. Nous avons l’impression d’avoir changé de planète. Nous commençons donc à mitrailler comme il se doit dans des moments comme cela en attendant la venue des premières ombres qui ne manqueraient pas de grandir extrêmement rapidement vu la parfaite horizontalité du sol. L’horizon s’étend tellement qu’on peut observer la courbure de la Terre.

L'étendue de sel, à perte de vue, et la courbure terrestre

Nous passons ainsi toute la matinée dans les Salars, s’émerveillant à chaque instant, c’est magique et donc c’est bien. Le 4x4 s’entête à tomber en panne, mais nous le poussons derechef pour continuer notre route. L’allemand s’essaie au naturisme… quoi de mieux que de commencer à 3600m d’altitude et un des indices d’UV les plus hauts du monde. Nous arriverons vers 8h sur l’île des pêcheurs (ou incatruc en quechua). Sur cette île nous partons chacun de notre côté afin d’en profiter comme nous l’entendions. Je fais vraiment n’importe quoi avec ma conjugaison et je vous pisse à la raie. Certains cactus ont plus de 1000 ans, impressionnant (mais tous flétris, épines abimées et tronc poreux, bref en fin de vie). Nous nous éclipsons avec Ju pour aller faire une pause Jared, torse nu face au soleil, afin de l’envoyer à William, un raideur absent. Ceci fait, le 4x4 vient nous chercher sur place, nous devions partir plus tôt, tant pis. Nous nous arrêtons ensuite à l’ancien hôtel de sel, désaffecté depuis que la zone est protégée, et en profitons pour prendre des photos pour la postérité.

Photomontage d'après l'affiche du film Jarhead (ci-dessous l'original)


Mortal Kombat

Nous finissons par déboucher sur la zone exploitée par les ouvriers de la région, où s’entassent des tas de sels en attendant qu’ils sèchent. La zone ne semble pourtant pas si abîmée, mis à part que le sel est plus sale. Je veux dire par là qu’on n’observe pas de grosse carrière ou de gros trous dans le sol. Les salars semblent se régénérer d’eux-mêmes.

On arrive enfin à un petit village, marquant la fin de notre odyssée dans le plus grand désert de sel du monde ( ?). Nous partons manger, mais le repas ne m’a pas marqué aussi il a pas dû être extraordinaire comme celui de la veille. Nous allons ensuite à la recherche de toilettes, qui se trouvent être bravement gardée par un féroce cerbère : un petit bolivien haut comme trois pommes et sévère comme une belle mère (je suppose, j’en ai pas). Bref, ce petit rageux nous fait pisser de rire, et c’est très mauvais puisque justement on a besoin d’uriner prestement. Celui-ci veut nous facturer 1 boliviano pour se soulager. Que nenni mon ami l’avisons nous avant de tenter sans succès de forcer le passage. Le bougre ne lâcha pas prise et nous dûmes recourir à la ruse pour le tromper. La ruse c’est pour les fiottes disait machiavel, mais des fois ça marche. True story. Nous lui avons donc annoncé d’un air sur de nous que les toilettes n’étaient pas payantes pour les touristes, en lui montrant un panneau sur lequel il était écrit de ne pas jeter d’ordures dans la ville. Le bambin ne savait bien entendu pas lire puisqu’il ne devait pas avoir plus de 5 ans (et déjà, la problématique de l’argent guidait ses réactions, beware wall street, beware). Pendant ce temps, Ju mitraille un véhicule antique qui donne l’impression d’être au milieu de l’Australie.

Véhicule légèrement endommagé

Nous rencontrons dans ce même village Gérôme, un français (décidément). Celui-ci compte se rendre à Uyuni, situé à 20km de là, et nous lui proposons donc de monter avec nous malgré les réticences du chauffeur. Nous arrivons à Uyuni et notre chauffeur s’en va vendre la voiture à un ferrailleur nous laissant devant l’agence à attendre 5h pour qu’on vienne nous récupérer. Nous en profitons pour faire connaissance de Gérôme, qui décide de continuer sa route avec nous. Celui-ci est parti pour un an de voyages avec un ami qui a été blessé à Iquitos. Gérôme est donc seul pour le reste de son voyage. C’est un étudiant en photographie qui se révèle assez sympa, et complètement à l’arrache comme nous. Il a vécu en Argentine et nous brief d’anecdotes alléchantes sur notre prochaine destination : la Patagonie. Au même titre que les autres, il nous compte combien la viande y est excellente et je m’empresse donc d’émettre de grandes attentes envers la qualité de la nourriture qui nous attend. 4 mois de viande surcuite et filandreuse au Pérou m’ont en effet donné envie d’un bon steak. Uyuni est une ville pourrie, les gens ne sont pas sympathiques, et sentent mauvais. Nous essayâmes donc de nous rendre au cimetière de trains situé non loin d’Uyuni selon Noël, mais il se trouva qu’il fallait encore prendre un taxi ce qui se heurta violemment à notre radinerie naissante à l’image d’un non ferme et définitif qui sut immédiatement convaincre notre interlocuteur visiblement déçu. Nous errâmes ainsi dans Uyuni des heures durant, avant d’enfin se décider à prendre une glace d’ailleurs délicieuse, puis de rejoindre un cybercafé afin que je prenne mon fix d’internet. Je décide ensuite (ou était-ce avant ?) de m’offrir une clé USB, espérant l’avoir à un prix bolivien et raffiner mon embryon de talent de négociateur. Pour couper court : j’ai acheté la clé à un prix français. Ces boliviens-là ne voulaient pas négocier, en fait je pense que c’est le cas pour toutes les marchandises de type électronique, qui sont importées. J’ai mal.

Les anglais décident de rester à Uyuni pour enchainer sur Potosi, la fameuse ville minière de Bolivie où les mineurs travaillent sans relâche 16h par jour en s’aidant de 150 feuilles de coca. Les allemands eux reviennent avec nous et Gérôme décide de nous accompagner jusqu’au Chili puisqu’il devait aller à San Pedro de Atacama tout compte fait. Notre nouveau chauffeur nous est immédiatement antipathique, il est pas cool, passe de la musique qu’on écoutait en 4eme quand on était mal dans notre peau et tout, et conduit mal. La route de nuit pour retourner au Chili est gore et nous ne parvenons pas à dormir. On a l’impression de skier par temps de brouillard quand on regarde la topologie du sol, on ne comprend rien à la route et j’ai l’impression de tourner en rond. On arrive à un hôtel et allons dormir après avoir encore rencontré des français, LAISSEZ NOUS !!

15/12 :

Pendant la nuit, un papillon décide d’aller visiter mon nez ce qui ne manque pas de me réveiller en poussant des grognements bizarres. Je me réveille avant tout le monde, n’ayant pas réussi à vraiment retrouver le sommeil, et regarde les étoiles. J’essaie de prendre une photo, mais c’est un échec. Tout le monde fini par se lever pour partir à l’heure prévue : 3h, mais le chauffeur avait décidé de partir à l’heure bolivienne. Soit 45 minutes plus tard. Nous repartons et je m’écroule comme une larve pour me réveiller aux thermes de chaipasquoi de l’allez, paysage moins beau qu’à l’allée, surtout qu’il y a plein de monde. Les allemands dorment comme des masses : la chance. Gérôme parle beaucoup mais il sait se rendre intéressant. Il propose d’héberger Ju à Santiago de Chili, ce qui se conclura par un fail, comme il se doit avec ce genre de plan sous ces latitudes.

Nous arrivons à la frontière, en avance… malgré l’extrême lenteur du chauffeur polio imberbe. Tous mes respects. On va à la douane et le douanier (c’est son métier) nous demande de payer 21 Bolivianos (2 €). LOL. Nous WTFquons avec Ju, puis prenons les choses en main, surs de nous :

Moi : « ouiiiiii, je n’étais pas au courant »

Lui : « faut payer »

Moi : « je suis navré mais je n’ai pas d’argent »

Lui : « Mais vous êtes touristes »

Moi : « oui »

Lui : « et vous n’avez pas de sous ??? OMGWTFBBQ » (texto)

L’hurluberlu était, excuse my french, sur le cul. Il nous avait malgré notre passeport français, pris pour des américains (ou des nord-coréens je lui laisse le bénéfice du doute) ou alors il voulait juste se faire un p’tit back chiche. Bref un escroc bolivien de plus.

Moi : « C’est todo incluido sale n00b, donc tu sais où te les carrer tes 21 bolivianos »

Lui : « fort bien » GNiiiii

Gérôme se fait également bloquer, et le guide refuse de l’aider avec beaucoup de sang froid et de connerie. Gérôme est donc retenu à la frontière, il n’a pas son passeport… Pendant ce temps nous prenons des photos d’into the wild avec Julien puis nous remplissons les poches de biscuits et de pains tout en ingurgitant le plus de yaourt possible. De retour au Chili nous revenons en effet sous le seuil de pauvreté et économiser un repas c’est toujours ça de gagné.


Nous rushons ensuite vers le bus pour Calama une fois revenu à San Pedro de Atacama, sans vraiment prendre le temps de dire bye bye aux autres : tant pis. Il me semble que le film parlera d’une gargouille qui tue les gens dans paris et que les protagonistes mystérieusement détruiront à l’aide d’explosifs… Une bouse infâme que le manque d’alcool rend difficile à digérer. Nous restons une bonne partie de la journée à Calama, et tandis que j’aborde les quidams dans le parc pour m’occuper (beaucoup de métalleux), Ju entreprend de finir son bouquin sur la Commune qu’il compte me prêter pour la Patagonie. Nous reprenons ensuite le bus vers Santiago en compagnie du même steward stressé de la bite et dormons donc très mal en regardant des films comme Star trek, et Dragon Ball évolution qui est nul comme tout le monde me l’avait dit. Les films d’action sont de plus en plus nul d’ailleurs, serai-je en train de vieillir ? God damn it !

16/12 : Nous arrivons à l’heure à Santiago après 20h de route pile poil, impressionnant ces suisses d’Amérique du sud. Je n’ai pas le temps de dire au revoir à Ju le temps de prendre un bus pour l’aéroport où je monterai dans un avion qui m’emmènera à Buenos Aires où je dormirai.







Nico

2 commentaires:

  1. Beautiful pictures! Bolivia looks incredible :)

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  2. Je ne saurais trop remercier le service de M. Benjamin et faire savoir aux gens à quel point je suis reconnaissant pour toute l'aide que vous et votre personnel avez fournie et j'ai hâte de recommander des amis et de la famille s'ils ont besoin de conseils financiers ou d'aide Prêt aux entreprises .Via Contact:. 247officedept@gmail.com. WhatsApp ... + 19893943740. Continuez votre excellent travail.
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